Word Crawl de la moralité

Aidez-vous des chiffres et des couleurs pour ne pas vous perdre, mais lisez bien les énoncés. Choisissez votre chemin, tentez de ne pas tricher en regardant les défis avant de prendre vos décisions et subissez les conséquences.

Attention, aucune bonne action ne reste impunie

INTRODUCTION : CHOIX ANODIN

Vous vous réveillez dans votre manoir. Entre une décoration toute en tentures et dorures et un style gothique, il est clair que votre choix est fait. Vous bâillez, vous étirez, et il est temps de vous préparer pour une dure journée. Choisissez votre tenue :

• Plein de couleurs : sprintez pendant 5 minutes
• Que du noir : écrivez 150 mots

PARTIE 1 : KARMA, MALCHANCE OU OPPORTUNITÉ ?

Vous quittez votre manoir et, pour vous protéger de l’averse, vous sortez votre parapluie assorti à vos vêtements. Le temps est très gris, mais ça ne vous dérange pas. Soit vous aimez ce qui est maussade, soit vous êtes d’un optimisme à toute épreuve : la pluie ne vous fait pas peur. Vous passez devant un homme en costume sous un grand parapluie noir. Il prend tout le trottoir, le téléphone à l’oreille, et ne fait pas attention à vous. Que faites-vous ?

1 – Vous descendez du trottoir et, en passant près de lui, vous vous assurez de claquer vos pieds sur le sol, envoyant des giclées de boue partout sur son beau costume.

2 – Vous faites demi-tour pour atteindre le passage piéton et traversez pour continuer votre route tranquillement.

3 – Vous traversez immédiatement, sans passage piéton, sans tenir compte de la voiture que vous obligez à s’arrêter en plein milieu de la route.

1 – Écrivez 50 mots pour descendre du trottoir et 50 mots pour éclabousser l’homme en costume. Si vous portez une tenue pleine de couleurs, c’est 75 mots de plus pour tenter d’enlever les taches.

2 – Écrivez 75 mots pour faire demi-tour et 75 mots pour traverser la rue.

3 – Écrivez 75 mots pour traverser la rue.

Vous arrivez au travail et déposez votre parapluie. Faites votre choix :

1 – Vous le posez dans le passage; comme ça, avec l’eau qui goutte, les gens glisseront et tomberont.

2 – Vous le posez dans un endroit prévu à cet effet, même si ça rallonge le chemin jusqu’à votre bureau.

3 – Vous prenez le temps de bien l’égoutter avant de le replier, puis vous le posez près du radiateur.

Sprintez pendant 10 minutes.

Si vous avez posé votre parapluie dans l’endroit prévu à cet effet et que vous avez réalisé moins de 150 mots, écrivez 50 mots supplémentaires.

Votre boss se dirige vers votre bureau :

Si vous avez déposé votre parapluie dans le passage, il glisse, tombe, se fait mal et prend une journée de repos. Votre journée se déroule de façon classique : sprintez pendant 30 minutes. Rendez-vous à la partie 2.

Si vous avez posé votre parapluie dans un endroit adéquat ou à côté du radiateur, votre patron arrive jusqu’à votre bureau et pose une énorme pile de dossiers à côté de votre clavier. Il exige que vous vous occupiez des courriers aux clients “pour hier” et que si ça vous prive de votre pause déjeuner, il s’en fiche bien et que si vous ne le faites pas vous êtes viré·e parce qu’après tout, vous êtes remplaçable. Pourtant, ça n’est pas dans vos attributions mais dans les siennes, de s’occuper du courrier aux clients.

1 – Vous lui dites d’aller se faire voir et vous démissionnez.

2 – Vous souriez d’un air crispé et hochez la tête : vous acceptez la mission.

3 – Vous sortez le manuel des droits des travailleurs et votre contrat de travail et indiquez que vous ne ferez pas ce pour quoi on ne vous a pas engagé·e et que s’il venait à vous renvoyer en représailles vous seriez ravi·e de contester et de porter ça devant la justice.

1 – Vous avez une pause pendant que vous êtes au chômage. Allez vous faire un thé.

2 – Écrivez 100 mots pendant que vous vous occupez de cette tâche ingrate tout en pestant contre votre patron et en rêvant d’avoir le cran de démissionner.

3 – Écrivez 250 mots tandis que vous tournez les pages du manuel, qui pèse 5 kilos entre vos mains.

PARTIE 2 : LES CONSÉQUENCES

Il est temps de déjeuner.

1 – Si vous avez démissionné, vous n’avez pas de quoi acheter à manger. Sprintez pendant 10 minutes le temps d’actualiser votre CV.

2 – Si vous avez obéi à votre patron, sprintez pendant 15 minutes le temps de vous occuper de son travail alors qu’il prend une longue pause déjeuner dans un restaurant hors de prix, au frais de l’entreprise, évidemment.

3 – Si vous avez consulté le manuel des travailleurs, sprintez pendant 5 minutes le temps de finir vos propre tâches, que vous avez retardées le temps de consulter vos droits et de les expliquer à votre patron. Ensuite, prenez une pause de 5 minutes.

4 – Si vous passez une journée de travail classique parce que votre patron est à l’hôpital, effectuez n’importe quelle tâche de votre choix et terminez-la.

Après le déjeuner, il faut reprendre le travail.

1 – Si vous avez démissionné, écrivez pendant 5 minutes sans jamais revenir en arrière, sans utiliser la touche espace, sans vous arrêter. Vous êtes tellement énervé·e que tous vos gestes sont frénétiques et que quelqu’un vous demande si tout va bien :

• Vous l’envoyez paître, ça ne le regarde pas : sprintez pendant 5 minutes supplémentaires de la même manière, sans vous arrêter ni revenir en arrière.

• Vous soupirez et hochez la tête, le remerciant pour sa sollicitude : soufflez un bon coup et relisez ce que vous avez écrit pendant ce sprint de 5 minutes pour retirer les coquilles.

2 – Vous avez terminé le travail de votre patron, mais vous réalisez que vos propres tâches n’ont pas été faites pendant ce temps, et c’est vous qu’on réprimanderait si ça venait à se savoir plus haut dans la hiérarchie.

• Vous faites des heures supplémentaires pour terminer votre travail : écrivez jusqu’à la prochaine centaine de mots.

• Vous quittez votre lieu de travail. Après tout, les heures supplémentaires ne sont pas payées et vous avez l’habitude de vous faire passer un savon par la direction.

3 – Vous avez terminé votre journée, toutes vos tâches sont finies à l’heure et vous pouvez quitter votre bureau l’esprit léger. Alors que vous êtes en chemin pour quitter le bâtiment, un collègue vous demande votre aide. Est-ce que vous l’aidez ou est-ce que vous l’ignorez ?

• Vous décidez de l’aider : écrivez un passage où un personnage vient en aide à un autre personnage.

• Vous l’ignorez et vous accélérez la cadence : vous glissez parce que quelqu’un a laissé son parapluie juste là et que, l’averse faisant toujours rage, la flaque d’eau s’est formée sur votre passage. Écrivez 150 mots alors que vous vous relevez difficilement et vous massez le crâne.

4 – Vous avez terminé votre journée, toutes vos tâches sont finies à l’heure et vous pouvez quitter votre bureau l’esprit léger. Alors que vous êtes en chemin pour quitter le bâtiment, un collègue vous demande votre aide. Est-ce que vous l’aidez ou est-ce que vous l’ignorez ?

• Vous décidez de l’aider : écrivez un passage où un personnage vient en aide à un autre personnage. Quand vous partez, vous glissez sur la flaque d’eau de votre parapluie, qui n’a toujours pas séché en ce jour humide. Écrivez 150 mots alors que vous vous relevez difficilement et vous massez le crâne.

• Vous l’ignorez et vous accélérez la cadence : vous glissez sur la flaque d’eau de votre parapluie, qui n’a toujours pas séché en ce jour humide. Écrivez 150 mots alors que vous vous relevez difficilement et vous massez le crâne.

PARTIE 3 : L’ESPOIR

Enfin chez vous. Il est temps de se détendre.

• Si vous êtes au chômage, il est temps de vous mettre à rechercher un nouvel emploi. Votre personnage doit ressentir de l’espoir, de l’optimisme, vouloir que sa situation s’améliore.

• Si vous avez fait des heures supplémentaires en travaillant pour votre patron ou en aidant votre collègue, il fait nuit quand vous rentrez. Vous ressassez ces scènes dans votre tête en imaginant tout ce que vous auriez pu dire ou faire, y compris frapper votre patron ou enfin dire “non” à votre collègue. Votre gentillesse n’est qu’une façade et si aviez le cran d’être méchant·e, vous le seriez. Lancez un sprint de 10 minutes et relisez tout ce que vous avez écrit en ajoutant trois adjectifs ou adverbes péjoratifs.

• Si vous êtes tombé·e, allez directement vous coucher et faites de beaux rêves un peu bizarres : sprintez pendant 10 minutes et ajoutez à votre récit un élément absurde qu’on pourrait comparer à un rêve (une autruche, par exemple) à l’aide d’une métaphore ou pas.

CONCLUSION : LE CYCLE INFINI

Vous vous réveillez dans votre manoir. Entre une décoration toute en tentures et dorures et un style gothique, il est clair que votre choix est fait. Vous bâillez, vous étirez, et il est temps de vous préparer pour une dure journée. 

• Si vous avez démissionné, vous vous dites qu’aujourd’hui est une nouvelle journée et que tout peut changer. Vous dégoulinez d’optimisme même si vous êtes au chômage : écrivez 150 mots.

• Si vous avez acceptez la tâche de votre patron, vous réalisez la vacuité de l’existence et décidez de rester couché·e : cessez la Word Crawl et prenez une pause thé histoire de vous ressourcer.

• Si votre journée fut classique, il est temps d’en revivre une nouvelle : écrivez jusqu’au prochain millier de mots. Bonne chance.

C’est la fin de la word crawl. Combien de mots êtes-vous parvenu·e à écrire pendant cette séance ?

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