Après que + subjonctif

Le saviez-vous ?

Après que n’est pas suivi du subjonctif, mais de l’indicatif.

Faire suivre « après que » du subjonctif est une erreur commise fréquemment, autant à l’oral qu’à l’écrit. L’utilisation du subjonctif avec « après que » semble plus naturelle. Pourtant, dans une subordonnée, l’emploi du subjonctif est réservé principalement à ce qui relève de l’hypothétique, ce qui n’est pas encore arrivé.

Pour vous donner un exemple, c’est comme si vous utilisiez le subjonctif après « une fois que » : « Une fois qu’il ait traversé la rue, il a rejoint ses amis. » Ce n’est pas très joli, n’est-ce pas ?

La faute revient à « Avant que ». Il implique le fait que l’action n’a pas eu lieu : on utilise le subjonctif. Il a un peu « contaminé » son opposé.

« Après que », quant à lui, prouve que l’action s’est déroulée, que ça s’est passé et, en conséquence, on utilise l’indicatif : « Après qu’il a traversé la rue, il a rejoint ses amis. »

L’usage du conditionnel est également possible, surtout si votre récit est au passé simple.

Dois-je tous les corriger ?

Le Larousse en ligne nous dit que le subjonctif est pourtant présent chez de bons écrivains. On peut donc dire que l’emploi est déconseillé par les dictionnaires et interdit par les puristes, mais si on souhaite suivre l’usage et adopter une plume plus légère, simple et proche de l’évolution de la langue, il faudra un jour accepter le fait que ce qui est le plus important, c’est peut-être bien le confort de lecture.

Le CNRTL, qui reste toujours neutre et se contente d’archiver les différentes utilisations, nous montre clairement que l’usage est assez ancien (100 ans) et qu’il est probablement vain de lutter. L’un et l’autre sont dans l’usage ; c’est ainsi. Si on vous le reproche, gardez quelques citations de grands auteurs sous le coude ; mieux encore, ne vous justifiez pas. Votre récit, vos choix.

Un bon correcteur ou une bonne correctrice vous les corrigera, vous n’y pouvez rien. Les règles, c’est à vous de choisir de les briser.

Que choisir ?

Cachou a quelques conseils pour vous, mais ce ne sont pas des règles.

Dans un dialogue, laisser le subjonctif pourrait apporter une touche de réalisme. Rares sont les personnes qui utilisent l’indicatif à l’oral. Ceux qui savent que c’est une erreur pourraient le remarquer, mais au bout du compte, ce qui est prévaut, c’est votre intention. Si votre personnage n’est pas très doué avec la langue et a tendance à avoir recours à des mots populaires, laissez-le faire cette erreur; la corriger pourrait nuire à la cohérence.

Dans la narration à la troisième personne, on préférera soigner son français, même en point de vue interne, car on a une certaine distance qui se crée entre le lecteur et les pensées du personnage. On fait d’ailleurs souvent la différence entre la narration et des pensées en discours direct dans ces récits, en raison du pronom utilisé autant que de la conjugaison.

Si en revanche vous avez comme objectif d’écrire votre narration dans un point de vue interne très proche des pensées quotidiennes que peut avoir n’importe quelle personne et que vous utilisez la première personne, voire le présent, le subjonctif pourrait mieux vous convenir, surtout si vous avez l’impression que le registre utilisé est le même que dans des pensées en discours direct.

Comment corriger ?

Si vous souhaitez corriger vos subjonctifs, faites « rechercher » dans votre document et passez en revue les « après qu » (sans le e pour repérer ceux avec une élision). Ensuite, vous n’avez plus qu’à passer à l’indicatif. En cas de doute, consultez la page des conjugaisons du Robert en ligne et référez-vous à la colonne qui correspond. Le tour est joué !

Ça fera ça de moins à analyser pour votre correcteur ou un éventuel logiciel.

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